D'après Le Roman de Merlin (XIIIe s.) par Robert de Boron

"Il me faut maintenant vous apprendre les droits et les devoirs d'un vrai chevalier. 

Porter le beau nom de chevalier, c'est d'abord mettre sa bravoure et son courage au service des faibles et des opprimés. Lutter sans relâche contre l'injustice, le vol et le meurtre, fût-ce au prix de son sang. Le chevalier doit aussi défendre notre sainte Mère l'Église, car ceux qui la servent sont volontairement sans défense pour mieux servir Notre Seigneur. 

Sachez que tout, dans l'armement du chevalier, lui rappelle les devoirs que je viens brièvement de vous mentionner. 

Le heaume sur sa tête semble une tour d'où il guette sans répit l'approche du danger. 

Comme le bouclier et le haubert qui le protègent lui-même, il doit s'interposer entre l'ennemi et les gens d'Église menacés. 

Sa longue lance signifie la distance qu'il lui faut toujours maintenir entre lui et le mal rôdant par toute la terre.

Enfin, si son épée, arme la plus noble entre toutes, possède deux tranchants, c'est pour lui rappeler cette double mission : l'un doit exterminer les méchants et les félons, l'autre doit lui servir contre les ennemis de la chrétienté. 

Pour finir, le cheval symbolise le peuple. Certes, la monture est au service du cavalier et obéit à sa volonté, mais aucun chevalier n'ignore que son devoir est d'en prendre soin si tous deux souhaitent faire longue route ensemble. "



De nos jours, le mot 'Chevalerie' évoque toujours le symbole d’un idéal. On y perçoit encore l’image de valeurs dont on ressent le besoin : La loyauté, l’honneur, la bravoure, la justice et la solidarité pour servir, humblement et difficilement un bien commun supérieur. Défendre la veuve et l’orphelin, l’engagement sans calcul.

Aujourd’hui, la naissance, la noblesse, les titres ne sont plus nécessaires pour être un chevalier. Quiconque détient la seule vraie grandeur, celle du cœur, peut prétendre à devenir et doit devenir chevalier.

Mais sachez La perception et la considération du monde extérieur de la valeur et de la qualité d’une personne n’est établie et mesurée non pas par la valeur, la qualité et la conduite de ses  plus hauts standards, mais à partir de la valeur, de la qualité et de la conduite de son plus bas degré de valeurs.

Si le chevalier des temps moderne peut être le militaire ou le policier, il peut également être le citoyen averti et engagé dans la lutte de ces valeurs.